« Le cri du sentiment est toujours absurde ; mais il est sublime, parce qu’il est absurde. »
(Charles Baudelaire, Du vin et du haschich, 1851)
L’émotion parfois est ce tremblement qui parcourt le corps et sort dans un cri qui dépasse ce que l’on juge sensé ou raisonnable, pour délivrer une vérité que la mise en émoi communique à l’oreille surprise.
Le roi des poètes, dernier des classiques et premier des modernes, demeure en cela un grand romantique qui trouva dans la forme versifiée comme dans la prose, matière à émettre des cris, ces fleurs amères, déchirées entre spleen et idéal.
Les drogues ne vinrent qu’offrir paradis artificiels, exacerber une sensibilité qui n’ignore pas qu’on peut condamner à l’absurde la plainte d’un cœur mis à nu, si l’on reste indifférent à ce grand mouvement intérieur que véhicule le cri du poème. Alors silence, ne restons pas de pierre, écoutons, entendons…