« au lieu d’être comme des suppliciés que l’on brûle et qui font des signes sur leurs bûchers. » (Antonin Artaud, Le Théâtre et son Double, 1938)
Celui qui affirma dans L’Ombilic des Limbes : « La vie est de brûler des questions » ne saurait envisager le théâtre autrement que comme le lieu d’un dialogue métaphysique avec son double, la vie, bien plus impérieuse que la question des formes.
Dès lors, son théâtre sera théâtre de la cruauté, placé dans cette urgence de la vie à retrouver par une catharsis qui exalte les signes des suppliciés sur leurs bûchers, et l’acteur un athlète qui fera de son corps le siège des cris émis.
Et sa poésie, puisque le supplice de la vie se moque des formes délimitées, et que théâtre et poésie sont un même cri de vie, sa poésie donc, sera pour reprendre la formule d’Héliogabale ou l’Anarchiste couronné : « la multiplicité broyée et qui rend les flammes. »