À la périphérie de la civilisation, destination en contre-point, la garrigue s'étend. Comme si l'Art ne pouvait s'exercer sans communion avec la Nature. Pour bien balayer du regard le paysage, outre les arbustes dressés et les broussailles, quelques pins et un jardin de pierres à l'état sauvage. Tout cela apparaît avec évidence. Le sculpteur apprécie la singularité du lieu. En perspective, loin du seuil fatal de la ville la plus proche, un sentier qui mène à ce havre de paix. Son attention est attirée par le souffle du vent, qui frémit comme la voix d'un proche, prodiguant ses conseils bienveillants. Sa vibration dans l'espace, l'instant d'un clin d’œil, en fait le second souffle, la ressource première. Quelques branches lui donnent la gamme. Au cœur de ce solfège, parmi les notes suspendues, il parcourt cette cour intérieure, telle une autre contrée. Il travaille le fer pour donner vie à des sculptures filiformes. Il cherche avec ferveur l'adéquation entre le fond et la matière. De hasards calculés et d'incidences maîtrisées émerge la création d'un langage que seule la poésie pourrait suggérer.