À l'abri du voisinage, il est à la fois le spectateur et l'acteur de cette alchimie, probable précipitation de la boue et des métaux rudimentaires pour faire naître l'or du chef d’œuvre. Un homme du commun à l'ouvrage. Une même tension entre l'esthétique et l'art brut nourrie par l'intention d'en découdre avec les diktats du marché de l'art contemporain. Le lieu prescrit ses formules – de la rouille au rang de vestige – et laisse entrevoir des possibles redéfinitions des matériaux pauvres en objets nobles, un détournement de l'usage habituel pour inventer cet art de transformation en une langue d'épure, où s'inscrit cet aphorisme : « L'acte est vierge, même répété. » Il a alors l'impression que telle pensée n'est pas anodine. La perpétuelle remise en jeu de son verbe fait de lui l'explorateur des résonances d'un humanisme de combat dans une époque de délitement du sens. Il est encore l'arpenteur de quelques-uns de ces chemins sans jamais avoir vêtu de costume si pesant. Sur le ton de la conversation, cette parole alliée l'exhorte à ne pas s'arrêter « à l'ornière des résultats ». Mais cet appel à la transcendance de soi n'est pas méditation légère quand le devenir-artiste s'avère corde tendue entre le dernier homme et le surhumain ! « C'est l'impératif ! », claque la clameur intime : « Deviens ce que tu es. », formule d'une esthétique de l'existence.