L'éphémère, la fragilité d'un moment, ce qui en fait la double dimension de dérisoire et de préciosité, peut se nicher dans le regard en éclat de joie, de cette joie arrachée à la tristesse de l'écoulement du Temps, par-delà les fins des objectifs comme par-delà les fins des délais, or du bonheur plus vaste extrait de la gangue de notre condition humaine, joyau de métal pour les alchimistes d'une vie agrandie, absolu de l'idéal dans le relatif de nos existences en durées souveraines des voluptés partagées entre sensibilités mélancoliques et élans de générosité, quintessence des heures où se goûte l'éternité du présent pleinement éprouvé, miracle spinoziste de l'intensité vécue conjurant les passions tristes, comme nous y invite le poète Vladimir Maïakovski…
« Il nous faut arracher la joie aux jours qui filent. »
(Vladimir Maïakovski)
(Portrait de Vladimir Vladimirovitch Maïakovski en 1924)