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Ma rue, extrait 5 : « À ta caboche »

À ta caboche,

j’ai trouvé

les souvenirs

de tes rides

et cicatrices.

 

À ta caboche,

j’ai trouvé

l’éclat

d’un regard

si intense.

 

À ta caboche,

j’ai trouvé

le pli

de ta moue

rageuse.

 

Gloire à ta caboche,

vieux compère,

plus vraie

que tous les masques

qui taquinent de l’esthétique !

 

Gloire à ta caboche

et à toi,

l’ami des jours

de ciel bleu

comme de pluie !

 

À ta caboche

de misère

que la vie

toujours

ravine !

 

À ta caboche,

j’ai trouvé

l’ombre des remords

qui jamais

ne pardonnent.

 

À ta caboche,

j’ai trouvé

l’oreille tendue

à la confidence

du soir.

 

À ta caboche,

j’ai trouvé

la virgule

des sourcils

qui s’affolent.

 

Gloire à ta caboche,

vieux frère,

plus vraie

que tous les masques

du consentement unanime !

 

Gloire à ta caboche

et à toi

qui complote avec moi,

les nuits d’ivresse

et de « rêvons un peu » !

 

À ta caboche

de misère

que toujours

la mort

guette !

 

Si un jour,

je venais

à perdre ta figure,

sache que je la dessinerai

sur le sable de l’oubli…

 

Si un jour,

je venais

à perdre ton visage,

il m’ manquerait quelque chose

que le temps n’effacera pas…

 

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