Que les mots
ne soient pas
les pièces de monnaie
que l’on amasse
pour s’approprier le monde
mais des jets de sève brûlante,
ce que la terre a dans le ventre,
des braises,
de la lave chaude,
du feu à l’état brut.
Laisse les paroles
apprises
dans la froideur glaciale
du calcul,
laisse les rengaines
du dépérissement orchestré,
laisse tout ce qui enlise
dans la mécanique
d’où ne surgira jamais
l’étincelle
qui mène au combat.
Renoue avec le laconisme
qui en dit long,
renoue avec le frémissement
qui saura briser les formules
qui enchaînent,
renoue avec le fredonnement du dedans,
avec les ritournelles intérieures
à déployer jusqu’au chant.