Le temps s’en va, s’en vient, s’enfuit, et passent les saisons, au rythme de ses quatre rendez-vous, les jours défilent, sans qu’une date ne se détache encore du carnet, trouée d’un événement qui soit l’avènement d’une ère radicalement autre…
Déjà le printemps s’en est allé, avec ses amandiers en fleurs et son goût de cerises, au vent léger, virevoltant, balayant la poussière, souffle nomade des forces d’une Nature dont nous serions encore les gardiens…
Déjà la moiteur de l’air accablant de l’été a cédé sa place à l’humidité aux couleurs rousses d’un automne où l’esprit égaré se voit pris entre les mailles du Temps qui s’est figé désormais dans son cœur de glace, hiver sur la terre avant que n’éclate l’orage de la révolte…
Nous, tels les sillons d’une même écriture raturant la mort, portant la vie à incandescence, pour brûler nos désirs les plus fous d’un monde meilleur, à déployer ses grandes arches des civilisation de la tendresse, perdue ou retrouvée, qu’importe, juste retour à ce nectar initial..