Dernier express
Matin visage pâle,
Lame de rasoir,
Frêle espoir
Âme en perdition,
À quand la prochaine escale,
Compagnons de route
Jusqu'à l'ombre du doute ?
C'est le voyage sans fin,
Le départ sans terminus,
L'en aller, l'en avant !
Et long est le chemin,
Voie ferrée aux voix ferrailles,
Ô sirènes, ô sorcières de misère !
Mais à quand la dernière rature ?
Et ainsi tournent les manettes,
Mécanique Mécano un brin mégalo,
Contemple l'horizon jusqu'où tu iras…
Aucun soleil couchant,
Aucune apocalypse,
Aucun trou noir
N'absorbera la sève de ta vie,
Brûlure d'Icare,
Défi au ciel !
Aucun astre ascendant,
Aucune aube ardente,
Aucune ère nouvelle
Ne réduira le sens de la lutte,
Combat de Prométhée,
Voleur de Feu !
Ni la dégaine de Rimbaud
Ni le silence de l'adieu
Ne résumeront la poésie des traces,
Semé au vent
Ton numéro de voltige !
Va au plus loin, vagabond,
Trompe ton vague à l'âme,
Trompe la mort,
Trois petits tours,
Et puis basta !
S'écoulent les eaux pourpres,
Fleuve de la mémoire,
Onde de l'oubli
Où entrer à nouveau...
Comme un plongeur de l'abîme,
Mise en abyme du récit de l'existence,
Le passage attachant s'efface
À la gomme des tourments...
Étoile noire
D'une odyssée vers la lumière
Tel un dernier vaisseau vers la félicité...