Imagine
Cette ligne peut se libérer de ses chaînes, retrouver son élan, sa course plus rapide, plus agile que l’œil du vigile…
Au-delà des immeubles, imagine les passages, au-delà des bâtiments, imagine encore les barricades à dresser nos ruelles de couleurs nouvelles, et tout cela à la barbe des douleurs ensevelies…
L’imagination, te dis-je, ne nie pas le réel. Mais fais corps à corps avec le dehors, envoie valser le décor, sors ce que tu gardes au plus fort de toi, déniche alors son éclat au cœur du monde !
À la place des bastilles barbelées, les bâtisses balbutiant d’autres balades, à la place de la barbarie clinique, le métissage d’autres civilisations, à la place des bavures et des bévues, le battement écrivant l’imprévu…
Pourtant tu saurais dessiner ces territoires qu’elle n’osait soupçonner, paysages des géométries infimes ou terres des géographies immenses, un parcours des contrées par les constructions du partage…
Et je préfère les esquisses en marge des pages grises des langages de l’agonie, c’est une autre parole, plus incertaine, bouillante d’idées à mettre à l’épreuve du présent...
Le temps, lui-même, n’est qu’un fardeau à soulever de toutes les puissances, de nos existences à explorer ce simple mot : intensément…