Ma rue, extrait 3 : « L’amer »
La mer, elle est infinie,
et j’veux partir d’ici
pour des pays
où il ferait bon vivre
en harmonie…
J’ai pas choisi de traîner mes os
entre mon lit et mon boulot
pour quatre sous
et des brindilles.
J’ai pas choisi le gris des cieux
pour une déprime
qui aurait du bol
si elle me faisait
changer de vie.
La mer, elle est infinie,
et je contemple sa lame
qui s’en secoue de mes larmes,
de mes pourquoi et de mes rêves flous.
J’ai pas le courage
de tourner la page,
je traînerai là
dans mille ans de ça.
J’ai pas le courage
de me regarder dans la glace
au petit matin
de mes déboires.
La mer, elle est infinie,
et elle m’appelle dans sa houle
où je défoule
mes rengaines.
J’aime ta rive,
vieille maîtresse,
tu es ma raison,
mon horizon !
J’aime ta rive,
et tes galets
que j’envoie ricocher
pour nulle part !
La mer, elle est là,
mais moi, je veux rester
encore auprès de toi…